Le Hasard et la Méthode, par Pierre Verbeure

Purs Hasards

Dans le cadre de son Essai consacré au HASARD et la Méthode, Pierre VERBEURE propose d’étendre son approche sémantique du HASARD aux « Purs Hasards ». Ceux qui s’adressent à toutes les relations de cause(s)  à effet(s)  quantifiables  et pour lesquelles les résultats affichent un indice de probabilité   compris entre  ½  et  109 (limites arbitrairement considérées par les philosophes et les scientifiques comme compatibles avec les probabilités). Ces valeurs sont obtenues par les calculs de probabilités  dont les résultats sont certes très précis mais objectivement très incertains, la réalité étant le plus souvent proche de la fiction !…

Exemples de Purs Hasards

Pour étayer ces propos, voici deux exemples de « Purs Hasards » appliqués à de classiques cas d’école.

Le premier exemple concerne les « Arrangements » ou suite arithmétique ordonnée gérée par les permutations. Celles-ci illustrent le rôle clé des « factorielles » en analyse  combinatoire.

Pour les illustrer voici l’exemple de six personnes assises côte à côte autour d’une table ronde et auxquelles on attribue une lettre de A à F sachant que A est à droite de B ; B à droite de C;  C à droite de D ;  D à droite de E et E à droite de F. Après leur avoir bandé les yeux, elles sont libres de déambuler en silence, sans se toucher.  Au bout de quelques minutes, il leur est demandé de se réinstaller librement sur l’une des six chaises sur lesquelles elles étaient assises.  L’objectif de cette expérience consiste à vérifier dans quelle mesure A  se retrouvera à la droite de B ; B à droite de C, etc… En appliquant la règle des « Arrangements », la réponse est obtenue par la factorielle  de 6 notée 6! . Soit 6.5.4.3.2.1 = 720.  Autrement dit, il existe 720 positions différentes de placer 6 personnes dans l’ordre  côte à côte autour d’une table. Dans le cas présent, il n’existe que 1 chance / 720 de voir A se retrouver à droite de B et, simultanément , B à droite de C ; C à droite de D ; D à droite de E et E à droite de F !

Le second exemple concerne un des jeux les plus prisés en France comme en Belgique. Il s’agit du Loto dont les règles sont quelque peu différentes d’un pays à l’autre même si, dans les deux pays, le résultat dépend d’une suite arithmétique  dans le désordre (non ordonnée) qui relève des « Combinaisons ».

En Belgique, avec 42 boules, la probabilité d’obtenir les six nombres gagnants revient à trouver le sous-ensemble de boules qui sortiront dans le désordre  parmi l’ensemble des boules.  En appliquant la règle des « Combinaisons », pour un ensemble de 42 boules, l’opération consiste à diviser 42! par [ (42 – 6 )! 6 !) ].                Une opération qui donne  5 245 786 possibilités soit 1 chance sur 5.245.786 de gagner au premier rang.

En France, pour gagner au premier rang, les règles en vigueur sont très différentes en raison du nombre de boules et du nombre de tours.  Sur un Ensemble de 49 boules, Il faut multiplier le résultat de l’analyse combinatoire obtenu avec les 5 boules sorties au premier tour  par 1/10, fraction qui correspond à la deuxième opération effectuée avec 10 autres boules au deuxième tour. Autrement dit, la probabilité de gagner au premier rang en France correspond à [49 !/ (49-5) ! 5 !] x 1/10  ce qui donne  une chance sur 19.068.840 !

Ces jeux (opérations)  dits de hasard  appartiennent à la famille des « Purs Hasards »  symbolisés par le  conformément aux origines arabes du HASARD, Az-Zahr signifiant   et, par extension, jeu de dé  ou jeu de chance.  Une interprétation confirmée par la Communauté Internationale qui définit le HASARD comme une « Chance » en référence au « Facteur Chance » synonyme de probabilité.  By chance  en Grande- Bretagne, kans  en Hollande, chans  en Suède, sjanse  en  Norvège, szansa  en Pologne, Sansa  en  Roumanie,  шahc  en Russie et en Bulgarie, chansu  au Japon ou jihui  en Chine …

 

Pour évoquer les « Purs Hasards », la sagesse populaire parle de « A tout HASARD », « Au HASARD » ou encore « Par HASARD », locutions voisines de la version latine du HASARD que l’on retrouve dans l’expression « Alea jacta est » pour annoncer que « Le Dé est jeté ». Façon imagée de rappeler les liens qui unissent les dés  à certaines formes de probabilités  sur lesquelles nous n’avons aucune prise ! Il n’en faut pas plus pour que certains auteurs les assimilent erronément à la fatalité.

 

C’est dans ce contexte pour le moins subtil que s’inscrit l’Essai Le HASARD et la Méthode .

Il s’agit d’un ouvrage inédit que l’auteur dédie à tous ceux qui souhaitent exploiter les vertus du HASARD pour GERER leur DESTIN au lieu de le SUBIR ! Raison pour laquelle il propose à l’Humanité de s’affranchir  du Dé pour mieux s’en servir !    

S’extraire du   pour échapper aux probabilités  contraintes  des « Purs Hasards », tel est le message  de la figure ci-dessus. Un message contenu dans le proverbe « Ce n’est pas par HASARD si… » où l’éviction temporaire du HASARD ne s’adresse en réalité qu’aux « Purs Hasards » et à eux seuls pour exprimer l’existence d’une raison ou d’une stratégie. Sans en avoir conscience, les adeptes de cette formule très populaire font référence aux « Hasards Stratégiques » et leur cortège de stratégies d’OPTIMISATIONS développées dans l’ essai Le HASARD et la Méthode.

En résumé, les « Purs Hasards » appartiennent au monde des probabilités à l’état pur.  A ce titre, ils servent d’« Outil Mathématique » au sens propre du terme. Quant aux indices de probabilités  qu’ils procurent, ils sont certes très utiles pour les jeux de HASARD ( dés, pocher, loto, roulette russe, etc…) ou des études statistiques mais ils doivent être traités par les  « Hasards Stratégiques » pour OPTIMISER des choix. Nous pensons ici aux  adeptes des paris sportifs  (football  ou tiercés ) qui doivent prendre en considération la Condition physique  des intervenants (sportifs ou chevaux), l’état du terrain,  les conditions météorologiques  et environnementales  ou l’historique des entraînements s’ils veulent OPTIMISER leurs paris! Il en va de même pour les études de marché et le marketing où « Rien n’est laissé au Hasard » !  Une autre maxime utilisée à l’emporte-pièce pour  écarter les « Purs Hasards » au profit des « Hasards Stratégiques ».

                                                                       

Ces critères doivent être gérés de façon algorithmique en suivant les instructions du « Cycle des Hasards Stratégiques » repris ci-dessous et détaillé dans l’essai Le HASARD et la Méthode.

« Cycle des Hasards Stratégiques » spécifique aux parieurs

Rappelons enfin que les stratégies d’OPTIMISATION qui sont au cœur du Cycle des Hasards Stratégiques peuvent conduire certains à considérer que « Le HASARD fait bien les choses » !  Un dicton qu’il faut relativiser dans la mesure où le HASARD n’est pas un « Acteur » mais un « Outil Stratégique ». 

 

Ce n’est pas le HASARD qui fait les choses mais ceux qui l’utilisent !